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La société Charles Trenet, visée par la plainte et qui est locataire de la villa, a été relaxée.
Georges El Assidi -secrétaire particulier pendant vingt ans et proche de l’artiste (mort à 87 ans en 2001)- réclamait à travers cette procédure la restitution d’un billard laqué-blanc, d’un piano droit du chanteur, de tableaux peints par Charles Trenet, d’une tapisserie d’Aubusson, de diplômes, de multiples bibelots comme un disque de platine enchâssé dans un plexiglas ou un diapason…
Son avocat, Me Francis Pudlowski, affirme que d’autres biens ont disparu comme des costumes de scène. Il réclamait 210.000 euros de préjudices matériels et moraux à la société Charles Trenet.
Il a indiqué mardi qu’il comptait faire appel, pour contrer « des escrocs » spoliant son client.
Le tribunal de Grasse a estimé que la liste d’objets présentée par le plaignant n’était pas assez précise. La volonté de la société de soustraire ces biens à l’héritier n’a pas non plus été bien établie, conclut également la décision.
Georges El Assidi avait hérité à la mort du chanteur en 2001 de ses deux villas à Aix-en-Provence et à Antibes, de nombreux objets, ainsi que des lucratifs droits d’auteur (évalués par son avocat à 500.000 euros par an, pendant 70 ans). Une fortune engloutie pas les énormes dettes de Georges auprès de banques et la signature de contrats hasardeux.
En 2006, il décide ainsi de céder la somptueuse villa d’Antibes dessinée par Trenet (pour 4 millions d’euros) et surtout les droits d’auteur de Charles Trenet (pour 1,5 million d’euros) à « Nest », une société basée au Danemark, dirigée par un avocat danois et le Français Maurice Khardine interdit d’activités commerciales en France.
L’héritier de 52 ans, qui dit vivre aujourd’hui du RSA et de la générosité de ses amis dans une petite maison prêtée dans le Val-de-Marne, affirme n’avoir jamais perçu un centime.
Les dirigeants de Nest se défendent en disant que l’héritier a signé des contrats et dispose de 70% des parts de la société danoise.
Charles Cardine (frère du dirigeant de Nest, Maurice Khardine) s’est réjoui mardi de cette décision de justice « favorable ».
La société Charles Trenet, émanation de Nest, a été créée pour sauvegarder le patrimoine du chanteur en le protégeant des banques créancières et d’un héritier flambeur et adepte de bonnes tables, assène-t-il.
Lié à la société, un « fonds pour la mémoire » de Charles Trenet présidé par M. Cardine, projette de créer un musée dans l’ex-maison aixoise du chanteur, où seront exposés de nombreux bibelots.
La villa détériorée d’Antibes a pour sa part été saisie par la banque de Georges El Assidi pour rembourser ses prêts colossaux. Elle est même devenue la propriété de la banque pour 1,5 million d’euros suite à une mise aux enchères sans acquéreur en 2011 et elle entend expulser la société Charles Trenet.
Georges El Assidi n’a pas fait le déplacement à Grasse mardi pour entendre la décision. Une semaine judiciaire active l’attend encore.
La Cour d’appel de Paris examinera mercredi une nouvelle demande d’annulation du testament à l’instigation de Lucienne, la demi-soeur de 80 ans de Charles Trenet.
Vendredi, Georges El Assidi attaquera devant le tribunal correctionnel de Créteil pour dénonciation calomnieuse Lucienne, Wulfran Trenet (le neveu de 42 ans de Trenet), ainsi que Maurice Khardine (le dirigeant de Nest).
En mai un arbitrage décisif aura lieu au Danemark pour trancher sur les contrats signés entre Nest et l’héritier.
Une chanson humoristique composée par Charles Trenet et intitulée « L’héritage infernal » a refait surface ces dernières années, au gré des rebondissements judiciaires de la succession. Elle raconte l’histoire d’un héritage aux multiples prétendants qui finit par partir en fumée après une bagarre générale.
Source : MSN Actualités : Célébrités